Maria Montessori (1870-1952) est un
médecin et une scientifique qui commença son approche de la
pédagogie par les soins qu'elle devait prodiguer à des enfants
déficients. Elle appliqua dans une classe expérimentale les
méthodes d'un français du XIXème siècle, Edouard Seguin et obtint
des résultats spectaculaires. Elle eut alors une intuition de ce que
pouvait être un nouvel enseignement pour des enfants sans déficience
et adapta ces méthodes au sein de Maisons d'enfants qui lui
permirent l'observation rigoureuse de ses jeunes élèves.
Les fruits de cette observation peuvent être synthétisés en quelques principes:
- L'enfant est un explorateur, curieux et travailleur de nature. Chaque âge de son développement déclenche une soif de connaissances et d'expérimentation qu'il faut étayer et non contrecarrer.
- Le matériel mis à sa disposition doit servir cet instinct d'exploration: Maria Montesorri a développé et affiné un matériel qui correspond à chaque apprentissage (même abstrait), découpant cet apprentissage en niveau de difficulté que l'enfant franchit en manipulant.
- Le maître doit être un accompagnateur bienveillant, indulgent et doit s'effacer devant l'objet d'apprentissage et le matériel qui y conduit.
- Les leçons doivent être individuelles, courtes, simples, et le maître, s'il sent que l'élève n'a pas compris, ne doit ni répéter, ni insister mais y revenir plus tard.
Dans les classes Montessori, la discipline est active car elle naît d'un besoin de calme de chaque enfant qui s'investit dans la tâche qu'il a lui-même choisi.
Il est quasiment impossible de pratiquer la pédagogie Montessori dans une classe traditionnelle car le matériel spécifique est la base de tout apprentissage et il reste cher et innaccessible pour le budget d'un professeur des écoles. De plus, il est nécessaire de suivre une formation spécifique, très complète pour s'approprier ce matériel et le nouveau rôle d'éducateur qu'il implique: l'adulte ne fait plus la classe à un groupe mais soutient chacun de manière douce et patiente. Ce retrait ne rend pas le maître inutile, au contraire:
« Pendant que je voyais les progrès de mes élèves, dit Maria Montessori, je me sentais épuisée, comme si je leur avais donné une sorte de force vitale qui me venait de l’intérieur. Ces choses que l’on appelle encouragement, soutien moral, amour, respect, sortent de l’âme même de l’homme. Plus libéralement nous en donnons, plus nous renouvelons et donnons force à la vie autour de nous. »
Dans les classes traditionelles, nous sommes épuisés aussi, mais par les conditions das lesquelles nous travaillons et qui ne nous permettent pas de prendre en compte les potentialités de tous les enfants. Les Ministres et autres lois d'orientations successifs semblent délibérément ignorer cette pédagogie si puissante qui ne peut en France se développer qu'en école privée hors contrat (donc à l'entière charge des parents). Je lance un véritable appel à la démocratisation de cette méthode qui permet de respecter les qualités de l'enfant, de développer sa motivation propre, de créer un adulte vif, ouvert, responsable et créatif.
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